Le pardon

Bonjour chers Amitics,

Aujourd’hui nous allons parler d’un acte que nous côtoyons tous un jour ou l’autre.

 

Il s’agit du pardon.

 

Alors pour commencer et sans perdre nos bonnes habitudes, nos chers dictionnaires virtuels comme Wikipédia, ou comme tout autre dictionnaire même physique, nous explique pas mal de choses intéressantes. Si si !

 

Le pardon est le résultat de l’acte de pardonner, c’est-à-dire la rémission d’une faute.

 

C’est tenir une offense, une faute, pour nulle, ou l’excuser, et renoncer soit au plan :

  • Personnel, à en tirer vengeance par exemple
  • Institutionnel, qui sert à poursuivre et à punir les responsables

 

Le pardon ne doit cependant pas être confondu avec l’amnistie, qui est une simple dispense de peine.

 

Nous savons à ce jour que le pardon peut s’entendre de manière différente selon le contexte.

  • Religieux
  • Philosophique
  • Psychologique
  • Social
  • Politique
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Le pardon, point de vue dans la religion

 

Au sens purement religieux, le terme pardonner revêt deux volets et contextes.

 

Une action divine

C’est le pardon de Dieu, à un ou des hommes. L’être auquel on croit annule ou écarte un châtiment pour le péché. Il l’exprime par la médiation d’un élu ordonné ou par une manifestation divine.

 

Une action humaine de pardon

Là, ce sont les hommes directement qui se traitent avec un amour religieux en se pardonnant leurs fautes. Ils effacent alors les mauvais sentiments à l’égard de ceux qui les ont offensés.

 

Très important !

 

Ceci est valable pour toute religion. Il n’y a pas de séparation ou de discorde. Il y a simplement des actes de pardon à travers la foi de chacun, la croyance de chacun et le soutien de chacun dans les lieux de cultes qui leur convienne. Que les choses soient claires.

 

Toute religion est belle pour celui qui y croit et qui s’y rassure pour des raisons qui lui sont propres. Nous avons peut-être des idées différentes, des façons d’agir différentes, mais les bases fondamentales sont exactement les mêmes pour tout le monde.

 

Nous pouvons donc pardonner ou demander le pardon par le biais de notre religion propre.

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Le pardon, point de vue philosophique

 

Depuis quelques décennies, des philosophes tels qu’Henri Bergson, Hannah Arendt, Vladimir Jankélévitch et Paul Ricoeur s’efforcent d’acclimater la notion de pardon dans l’espace particulier qu’est la philosophie, sans pour autant l’abstraire de son lieu religieux de naissance.

 

Vladimir Jankélévitch insiste bien sur les faux-semblants qui ne sont pas des pardons, comme :

  • L’usure temporelle. Si on oublie les fait ce n’est en rien du pardon.
  • L’excuse, qui n’est là que pour réduire la gravité des faits, qui réduit l’importance du pardon et donc ne s’y substitue pas.

 

Selon lui, le véritable pardon est celui qui est accordé à cause du crime et non malgré le crime.

 

Toutefois, la problématique paradoxale du pardon constitue au cœur de sa pensée une difficulté fondamentale, lorsque l’on parle par exemple des crimes contre l’humanité par exemple, dont le pardon ne peut être accordé.

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Le pardon, point de vue psychologique

 

Là c’est un petit peu différent et c’est bien là qu’on s’y retrouvera tous mes chers Amitics.

 

Selon le professeur de psychologie américain Robert Enright et de ses collaborateurs, le pardon est un instrument de travail clinique validé par les études, qui est capable de réduire les différents malaises qui affligent l’homme spécialement dans la société moderne, qui peut servir aussi bien au bien-être, au mental, et à l’émotif.

 

Celui qui est capable de pratiquer le pardon augmente l’estime de soi et l’espoir pour le futur, dans le travail comme dans la communauté.

 

Dans le milieu du développement personnel, il est abordé comme le moyen de se libérer soi-même de l’étau de la haine et du poison émotionnel du ressentiment, dont les effets toxiques touchent en premier ceux qui les cultivent.

 

Il est donc important pour soi comme pour l’autre d’être capable de pardonner, pour évoluer au sein de notre société comme au fond de nous-même.

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Le pardon, point de vue social et politique

 

Hannah Arendt considère que la faculté de pardonner a bien sa place dans les affaires publiques. Cette philosophe estime que le pardon peut libérer des ressources à titre individuel et collectif face à l’irréparable.

 

Comme pour ce qui concerne la justice transitionnelle par exemple. L’ensemble des mesures judiciaires et non judiciaires permettent de remédier au lourd héritage des droits humains dans les sociétés qui sortent d’un conflit armé ou d’un régime autoritaire.

 

En promouvant la justice, la reconnaissance des victimes, la commémoration des violations passée, on multiplie les chances de la société de revenir à un fonctionnement pacifié et démocratique.

 

Les quatre mesures centrales de la justice transitionnelle sont :

  • Le procès
  • La publication de la vérité
  • Les réparations
  • Les réformes administratives

 

Elles sont destinées à garantir quatre objectifs :

  • La reconnaissance
  • La confiance
  • L’état de droit
  • La réconciliation

 

De partout, dans la vie de tous les jours, dans le passé comme dans l’actuel, nous sommes tous à un moment donné incités à pardonner quelque chose ou quelqu’un.

Grâce à cet état d’esprit, on peut reconnaître des torts, demander pardon, se dédouaner parfois de sa responsabilité.

 

Dans tous les cas, dans l’évolution de chacun, nous avons besoin d’être pardonné et de demander pardon.

Certes, le pardon ne change pas le passé ou les actions réalisées, mais elle élargit les horizons et permet de renouveler une confiance.

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Maintenant, nous allons voir mes chers Amitics les 7 étapes du pardon, qui peuvent nous aider, chacun, à passer certaines frontières. Et oui ! Ce n’est pas un cours, mais des astuces, des conseils, qui peuvent nous aider 😊

 

Les 7 étapes du pardon

 

Selon Gabrielle Rubin et Nicole Fabre, deux psychanalystes, lorsque l’on est déçu, trahi, ou blessé, on peut pardonner en suivant les 7 étapes :

  • Décider de ne plus souffrir
  • Reconnaitre que la faute existe
  • Exprimer sa colère
  • Cesser de se sentir coupable
  • Comprendre celui qui nous a blessé
  • Prendre son temps
  • Redevenir acteur de sa vie

 

Décider de ne plus souffrir

La première étape consiste à décider de ne plus souffrir, à sortir d’une violence subie, quitte à prendre du champ et à mettre de la distance entre soi et le responsable de la douleur.

La victime peut perdre ses moyens, être paralysée par la souffrance. Il faut donc agir.

Dans les cas graves, lorsque l’intégrité physique ou psychique est en jeu, on dépose une plainte en justice. Ça permet de passer cette première étape et de mettre le coupable face à ses responsabilités.

En revanche, même si la justice et la société punissent, objectivement, seule la victime, si elle le souhaite, peut pardonner.

 

Alors c’est certain, personne n’a envie de souffrir on est bien d’accord. Mais au fond de soi on a cette fâcheuse habitude à plonger dans le déni et la culpabilité, fuir pour oublier. Il faudrait tout de même qu’on arrête ça non ?

 

Reconnaitre que la faute existe

Comme je le disais, le passé ne s’efface pas. Il est donc inutile de chercher à l’oublier ou à le barricader d’une manière ou d’une autre.

Ce mécanisme de défense enfouit la souffrance, la haine et la rancœur quelque part dans l’inconscient, où leur force destructrice continue d’opérer avec encore plus de violence.

Reconnaitre l’agression c’est d’abord une nécessité pour soi, pour vivre. Cela permet de renouer un lien avec soi-même.

 

Nous savons tous que la faute existe, on est tous d’accord. Mais il y a une différence entre savoir que c’est un fait qui existe et un fait qui nous concerne. Se poser les bonnes questions, et prendre du recul ça aide ! Si si !

 

Exprimer sa colère

Pour pardonner, la victime doit en vouloir à son « bourreau ». Elle doit reconnaitre sa propre souffrance et accepter de la faire sortir.

Dans un premier temps ce sont l’agressivité, la colère, voire la haine, qui vont être utiles. C’est un signe important et positif car il prouve que la personne n’est pas dans le déni.

Exprimer directement sa colère face à l’autre n’est pas utile du tout. Mieux vaut prendre un cahier, une feuille, aller voir un médecin, pour se protéger et protéger les autres, afin que l’emprise colérique se détache de soi.

 

Alors oui on doit exprimer sa colère. Et non, on n’a pas le droit de tuer son voisin. C’est pas bien de faire du mal à ses camarades ou à quiconque. La patience mes amis, et trouver un exutoire pour faire sortir cette colère SANS blesser personne cela va de soi.

On remplira donc nos congélateurs et frigos avec autre chose que des gens 😀

 

Cesser de se sentir coupable

En général, les victimes se sentent coupables de ce qui leur est arrivé. Elles sont blessées et n’arrivent pas à relativiser. Ela fait grandir la culpabilité, la souffrance et la peur. Il leur est donc impossible de se pardonner.

Il est donc nécessaire de se dégager de cette responsabilité et de se détacher de son moi idéal, cette image fantasmée de nous-même et de sortir de la litanie.

Il est important de se pardonner à soi-même pour se relever, se révéler, et continuer à vivre.

 

Bon ici… La culpabilité ronge jusqu’à la moelle. Et ça nous sert à quoi ? Bah à rien du tout. Donc autant utiliser son énergie pour avancer 😉

 

Comprendre celui qui nous a blessé

La haine et le ressentiment peuvent aider à survivre à une agression, mais à long terme ça nous détruit.

Pour en sortir, il faut se mettre à la place du coupable.

  • Pourquoi agit-il comme ça ?
  • Qu’à t-il pu vivre ?
  • Qu’est-ce qui a pu le faire évoluer ainsi ?
  • Quel est son quotidien ?
  • Qu’est-ce qui le traumatise ?

En se mettant à la place de l’autre, on comprend ses motivations et ses actes. Non pas pour l’excuser, mais pour reconnaitre ses faiblesses.

 

J’avoue que dans cette partie-là, on a plus tendance à se moquer royalement du pourquoi le monsieur ou la madame a été méchante et on recherche bien souvent la colère et la vengeance.

Non non non. C’est dur, mais ça ne sert à rien puisque c’est fait. Comprendre sera bien plus bénéfique.

 

Prendre son temps

Pardonner, ce n’est pas simplement passer l’éponge sur quelque chose. Le pardon accordé trop vite ne soulagera pas.

Il faut du temps. Du recul.

Accepter de prendre le temps nécessaire pour pardonner est bien plus utile et puissant que le pardon rapide qui ne serait qu’un leurre pour chaque personne.

 

« Quoi ?? Attendre ?? Encore ?! Elle se ficherait pas de nous la donzelle avec son blablatage ? » Non, je n’oserais pas. Enfin pas de suite. La patience est mère de toute vertu il parait. Alors voyons le résultat qu’on peut obtenir avec elle 😊

 

Redevenir acteur de sa vie

Lorsque nous souffrons, nous voulons parfois pardonner. Mais comment sait-on qu’on a vraiment pardonné ?

Et bien c’est simple. Lorsque l’on ne ressent plus aucun sentiment de culpabilité, plus de colère ni de rancœur, alors on peut considérer qu’on a réussi à pardonner.

 

Le pardon est souvent un acte libérateur dans lequel la douleur se dissout pour laisser place à une bouffée d’oxygène qui va nous renforcer et nous permettre de devenir plus fort, pour ne plus subir mais pour grandir et vivre.

Le vrai chemin de la libération est de franchir le pas qui permet d’aller au-delà du pardon.

 

Ça, c’est l’accomplissement de tous nos efforts !

 

Une fierté qu’on peut avoir lorsqu’on arrive enfin à se libérer de ce poison qui nous consume tel un une grosse chenille sur un beau géranium, qui ne demande qu’à pousser et s’embellir pendant que la bêbête la bouffe par l’intérieur des racines et des tiges la vilaine.

 

Voilà en quelques lignes ce qu’est le pardon et pourquoi il est si important.

 

Et vous, où en êtes-vous ?

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